Les mots glissants – Le détournement du sens des mots par l’idéologie dominante.

« On ne se méfie jamais assez des mots », écrivait Céline à la fin du Voyage au bout de la nuit. Le dossier « Les mots piégés » du n° 24 de la Revue du projet (février 2013) nous invitait déjà à « lessiver » les mots, selon la formule de Brecht, pour retrouver leurs sens véritables. Nous poursuivons cet essai d’éducation populaire en nous attaquant aussi aux expressions glissantes et à quelques autres tromperies. Le dossier de “La revue du projet” n°48 de Juin … Lire la suite…

Florilège de la pensée unique

Lu sur regards.fr. Pour démystifier le bréviaire des “réformes nécessaires” et de la “réalité” qui exige des “efforts de tous” (sauf de ceux qui les prônent). Cet assemblage d’interviews montre l’idiote et grotesque répétitivité. Il faut convaincre “qu’il n’y a pas d’alternative”, d’où le matraquage. Six chapitres –>    1 – réformes, 2- réalités, 3 – modernité, 4 – efforts, 5 – rigidité # liberté, 6 – augmenter le temps de travail. Le langage commun de tous nos libéraux. Le langage … Lire la suite…

Islamisme et dictature, les deux faces d’une même pièce

Kamel Daoud et Alaa el Aswany : deux écrivains arabes dialoguent au cœur des convulsions du monde.
Dans l’Humanité  Mardi 2 JUIN, 2015

Les auteurs, l’un égyptien, l’autre algérien, échangent sur le printemps arabe, le poison islamiste, les droits des femmes… entretien exclusif.

Le premier est égyptien. Le second est algérien. Alaa El Aswany et Kamel Daoud sont deux figures de la littérature universelle, deux intellectuels arabes qui, par leur écriture et leur engagement, posent un regard lucide sur les mouvements du monde. El Aswany était place Tahrir dès les prémices de la révolution égyptienne, et auparavant dans l’immeuble Yacoubian où il décrivait à travers les portraits savoureux des locataires de cet immeuble niché au cœur du Caire la corruption et la montée de l’islamisme. Daoud a traversé la « décennie noire » avant de prendre la plume pour exorciser les démons de l’obscurantisme et s’aventurer dans une langue française qu’il a faite sienne. Elle fut le « butin de guerre » de Kateb Yacine, il en fait son « bien vacant ». L’un et l’autre parlent librement. Du pouvoir politique, de l’extrémisme religieux, de la corruption, de la démocratie, de la révolution et des femmes. Leurs propos se situent à contre-courant du flux d’informations anxiogènes qui nous empêche de penser. À la lecture de leurs ouvrages respectifs, on mesure combien l’un et l’autre sont visionnaires, à l’instar de tous les poètes. Alaa El Aswany et Kamel Daoud sont pareils à ces lucioles dont Pasolini déplorait la disparition et qu’ils rallument dans la nuit.

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