Les 33 députés de la gauche d’alternative sont organisés en 2 groupes dotés d’un comité de liaison dirigé par Sébastien Jumel. L’existence de 2 groupes distincts donne davantage de marge de manœuvre, moins de rigidité, et surtout permet d’avoir plus de poids aussi bien au niveau finances qu’en représentativité dans les commissions et en temps de parole.
Voici leur composition :
groupe GDR – Gauche Démocrate et Républicaine (16 députés) | groupe LFI – La France Insoumise (17 députés) |
Bruno Nestor Azero, Martinique Huguette Bello, Réunion Moetai Brotherson, Polynèsie Alain Bruneel, PCF Marie-George Buffet, PCF André Chassaigne, PCF Pierre Dharreville, PCF Jean-Paul Dufrègne, PCF Elsa Faucillon, PCF Sébastien Jumel, PCF Jean-Paul Lecoq, PCF Jean-Philippe Nilor, Martinique Stéphane Peu, PCF Fabien Roussel, PCF Gabriel Serville, Guyane Hubert Wulfranc, PCF |
Clémentine Autain, E! Ugo Bernalicis Eric Coquerel, PG Alexis Corbière, PG Caroline Fiat, E! Bastien Lachaud Michel Larive Jean-Luc Mélenchon, PG Danièle Obono Mathilde Panot Loïc Prudhomme Adrien Quatennens, PG Jean-Hugues Ratenon, Réunion Muriel Ressiguier Sabine Rubin François Ruffin Bénédicte Taurine |


Brève présentation :
ELSA FAUCILLON HAUTS-DE-SEINE 1RE CIRCONSCRIPTION
«Je suis très heureuse de voir vos visages pleins d’espoir. C’est magnifique!» a lancé Elsa Faucillon, au soir de sa victoire. À 36 ans, elle fait son entrée dans l’Hémicycle, en reprenant le siège à Alexis Bachelay (PS), perdu en 2012 par Roland Muzeau. C’est d’ailleurs l’ancien député communiste qui lui a remis l’écharpe, pour engager ce mandat où « de nombreux combats nous attendent face à Macron». La jeune femme a pour acquis son expérience d’élue de terrain. Après son adhésion au PCF en 2006, à la suite des mobilisations contre le CPE, elle devient, en 2013, secrétaire fédérale du PCF des Hauts-de-Seine. En 2014, elle fait son entrée au conseil municipal de Gennevilliers, avant d’être élue, en mars 2015, conseillère départementale avec Gabriel Massou pour le canton Gennevilliers-Villeneuve.
MICHEL LARIVE ARIÈGE 2E CIRCONSCRIPTION
Les Demoiselles, du nom de ces Pyrénéens qui se révoltaient au XIXe siècle pour défendre la propriété collective des forêts, ont leur héritier. Michel Larive est l’un des deux députés FI de l’Ariège, cette « terre insoumise ». C’était la devise de ce candidat, « arrière-petit-neveu de montreur d’ours ». Il est connu comme le loup blanc à Saint-Girons. Candidat aux municipales de 1995, puis aux cantonales de 2001 avec le soutien des Verts, ce formateur indépendant a participé à la fondation du Parti de gauche, en 2009, où, dit-il, s’est produit une rencontre « entre l’écologie et le social ». Président des Théâtrales en Couserans, festival culturel itinérant, il a contribué à la rédaction du livret économie sociale et solidaire de « l’Avenir en commun ».
PIERRE DHARRÉVILLE BOUCHES-DU-RHÔNE 13E CIRCONSCRIPTION
Gaby Charroux, député communiste sortant, lui a déjà remis symboliquement son écharpe. À 41 ans, Pierre Dharréville, secrétaire fédéral du PCF des Bouches-duRhône, ancien journaliste à l’Humanité, président des éditions des Fédérés, propriétaires du quotidien la Marseillaise, mais aussi auteur de nombreux romans, incarne une nouvelle génération en politique. Il fait ses premiers pas militants à 14 ans, au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne. L’homme de plume devient celui de l’ancienne secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet, qu’il rencontre en 2002. Il est ensuite chargé de rédiger le texte du 36e congrès du PCF, sous la direction cette fois de Pierre Laurent. Député, il «portera la voix de son territoire pour faire remonter dans l’Hémicycle ce qu’il a entendu durant la campagne».
ÉRIC COQUEREL SEINE-SAINT-DENIS 1RE CIRCONSCRIPTION
Il aurait tant aimé que les deux coordinateurs du Parti de gauche, lui et Danielle Simonnet, siègent ensemble sur les bancs de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas passé loin. Cet infatigable défenseur de la République sociale, passé par la LCR et le MRC, l’a emporté à Saint-Ouen, Épinay-sur-Seine, la Plaine Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis, après avoir rattrapé 12 points de retard face au candidat d’En marche. Celui qui est encore conseiller régional Île-de-France a fait le plein des voix de gauche. «Quand je suis arrivé ici, c’était pour battre Bruno Le Roux. Aujourd’hui, je suis là pour les gens de cette circonscription. Mélenchon ça peut être un levier pour que les gens fassent de la politique avec un grand P et pour créer un espoir », a-t-il proclamé le soir de la victoire, à Saint-Ouen.
JEAN-PAUL LECOQ SEINE-MARITIME 8E CIRCONSCRIPTION
Le maire PCF de Gonfreville-l’Orcher, où il a réalisé son meilleur score (89,35 %), retrouve son poste de député qu’il a occupé entre 2007 et 2012. Jean-Paul Lecoq s’est félicité dimanche soir d’avoir brisé la «vague Macron» dans la circonscription de «la capitale des luttes». Fort d’un comité d’engagement citoyen de plus de 1800 personnes, il a appelé ce dernier à «s’élargir encore davantage et à rester actif pour construire et alimenter (son) action de député». Il annoncera dans les prochains jours la création d’un «dispositif novateur pour (lui) permettre de rester au contact permanent de chaque quartier de cette circonscription et de toutes les forces vives qui agissent ici». Il entend également obtenir que «l’agglomération havraise prenne toute la place qu’elle est en droit d’attendre dans les politiques nationales».
CLÉMENTINE AUTAIN SEINE-SAINT-DENIS 11E CIRCONSCRIPTION
La porte-parole d’Ensemble ! et militante féministe Clémentine Autain fait son entrée au Palais Bourbon. Conseillère municipale de Sevran et conseillère régionale d’Île-de-France, la députée de 44 ans, soutenue par le PCF et la FI, n’en est pas à ses premières batailles politiques. Dès 1999, elle est chargée de mission au sein du Groupe d’études sur les discriminations (GED) fondé par Martine Aubry, avant de siéger, parmi les communistes, au Conseil de Paris entre 2001 et 2008. Journaliste et essayiste, directrice du trimestriel Regards, Clémentine Autain est vivement engagée contre les violences faites aux femmes. Elle signe, en 2003, les Droits des femmes : l’inégalité en question, aux éditions Milan, ou encore, Nous avons raison d’espérer, chez Flammarion, en 2015.
UGO BERNALICIS NORD 2E CIRCONSCRIPTION
Ce sera l’un des benjamins de la nouvelle Assemblée. À 27 ans, Ugo Bernalicis a gagné confortablement (64,15 %) son siège face à une candidate LREM condamnée pour faux et usage de faux. Attaché d’administration du ministère de l’Intérieur après des études de sciences politiques (et des contributions occasionnelles dans les colonnes de l’Humanité), le jeune député peut compter sur une expérience politique déjà forte. En 2006, il plonge dans le grand bain du militantisme en organisant le mouvement contre le CPE dans les lycées de Calais, avant d’adhérer à l’Unef. Passé par le PS, il le quitte en 2008 pour rejoindre le Parti de gauche et se présentera aux élections régionales, cantonales et aux législatives de 2012, où il avait recueilli sur cette même circonscription 8,87 % des voix.
CAROLINE FIAT MEURTHE-ET-MOSELLE 6E CIRCONSCRIPTION
Investie par la France insoumise, membre d’Ensemble!, Caroline Fiat a réussi son pari : battre à plate couture (61,36 % des voix) le Front national dans la seule circonscription qui donnait lieu à un duel FN-FI au second tour. Novice en politique, elle incarne cette nouvelle génération de parlementaires « de terrain ». Avec son élection et pour la première fois de l’histoire, une aide-soignante entre ainsi au Palais Bourbon. Caroline Fiat se dit prête à y faire remonter « le mal-être des Français, des petites gens, de ceux qui gagnent le Smic », a-t-elle déclaré sur France Bleu Lorraine, après s’être une nouvelle fois félicitée d’avoir « barré la route au FN » et avant de conclure avec une touche d’humour : « Mes collaborateurs ne seront pas fictifs. »
FRANÇOIS RUFFIN SOMME 1RE CIRCONSCRIPTION
Décroissant et « populiste de gauche », comme il se définit lui-même, François Ruffin, sous la bannière « Picardie debout », soutenu par le PCF, la France insoumise, Ensemble ! et EELV entre à l’Assemblée , nationale. Journaliste, essayiste et documentariste, pourfendeur des délocalisations, François Ruffin reçoit il y a quelques mois le césar du meilleur film documentaire pour Merci patron !. Fondateur et rédacteur en chef du magazine Fakir, il collabore au Monde diplomatique et à Acrimed après avoir travaillé pour l’émission Là-bas si j’y suis pendant sept ans. Né à Calais en 1975 d’un père salarié chez Bonduelle et d’une mère au foyer, il a grandi à Amiens. Témoin attentif des fermetures d’usine successives, il y a forgé la conviction d’un protectionnisme économique.
MATHILDE PANOT VAL-DE-MARNE 10E CIRCONSCRIPTION
À 27 ans, la jeune députée FI, coordinatrice de projets associatifs, sera la seule députée (Gentilly-Est, Ivry-surSeine, Le Kremlin-Bicêtre, Vitry-Nord) de la gauche alternative dans le Val-deMarne. Originaire de la banlieue d’Orléans, Mathilde Panot est diplômée de relations internationales à Sciences-Po. Militante de l’éducation populaire depuis neuf ans, elle a animé des ateliers théâtre forum, des porteurs de paroles, des bibliothèques de rue, des universités populaires. « On ne va pas se contenter d’intervenir trois minutes en séance. On sera là pour se battre », a-t-elle lancé, dimanche soir, promettant de porter dans l’Hémicycle « l’urgence sociale » entendue « ces dernières semaines sur le terrain ».
LOÏC PRUD’HOMME GIRONDE 3E CIRCONSCRIPTION
Le député FI a réussi à arracher un siège à l’Assemblée en devançant de 131 voix son adversaire LREM. À 47 ans, ce technicien à l’Inra, militant associatif et syndical est un écologiste convaincu. Né à Bègles, il habite à Villenave-d’Ornon, où il s’était présenté sans succès aux dernières élections municipales. Son activité professionnelle le rend particulièrement sensible aux questions qui concernent l’agriculture. Le député s’est beaucoup engagé pour le maintien d’un hôpital public dans le sud de l’agglomération bordelaise et la sauvegarde des zones naturelles face aux projets immobiliers. «Je serai un opposant résolu aux mesures de destruction du Code du travail et de précarisation généralisée de nos vies au profit d’une oligarchie insatiable ! » a-t-il déclaré le soir de sa victoire.
SABINE RUBIN SEINE-SAINT-DENIS 9E CIRCONSCRIPTION
Celle qui se dit « insoumise depuis plus de quarante ans » a créé la belle surprise de ces législatives en Seine-Saint-Denis. Pourtant arrivée deuxième le 11 juin, onze points derrière Jeanne Dromard (LREM), Sabine Rubin (FI), 56 ans, l’a emporté avec 52,3 % des voix dimanche dans ce fief historique du PS (Romainville, Noisy-le-Sec, Les Lilas, Le Pré-Saint-Gervais, Bondy nord-ouest), tenu jusqu’ici par l’ex-président de l’Assemblée Claude Bartolone. Cette attachée territoriale avait été candidate aux municipales en 2014 sur la liste Les Lilas autrement (soutenue par EELV et le PG). Militante humaniste, elle a notamment participé au lancement de journaux de quartier, avec l’objectif de redonner la parole aux habitants. Mère d’une fille de 21 ans, elle vit aux Lilas depuis 2000.
BASTIEN LACHAUD SEINE-SAINT-DENIS 6E CIRCONSCRIPTION
L’Insoumis de 35 ans a nettement battu (55 %) le candidat LREM, dans la circonscription de la sortante et ancienne garde des Sceaux socialiste Élisabeth Guigou qui regroupe les villes d’Aubervilliers et Pantin. L’homme des campagnes numériques de Jean-Luc Mélenchon, qui tient une place centrale au sein de la France insoumise, est professeur d’histoiregéographie dans l’enseignement secondaire depuis 2015. Passionné de nouvelles technologies et d’exploration spatiale, il a occupé la fonction de viceprésident étudiant de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, avant de rejoindre le Parti de gauche. « Député du 93, je serai au service du peuple », a-t-il assuré le soir de sa victoire.
ANDRÉ CHASSAIGNE PUY-DE-DÔME 5E CIRCONSCRIPTION
Celui qui était président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (PCF, Front de gauche et ultra-marins) est reconduit dans son mandat de député par les citoyens de la 5 e circonscription du Puy-de-Dôme. Député classé comme le plus actif de la mandature par le magazine Capital, il compte prendre une part décisive dans «la bataille contre les reculs sociaux prévus par le gouvernement» en s’appuyant sur «une gauche radicale à l’Assemblée plus forte que dans la précédente mandature». Le député communiste, élu depuis 2002, prévoit également de porter les aspirations des territoires ruraux de sa circonscription, dans laquelle il a tenu près de 135 réunions publiques, et notamment d’apporter des réponses aux questions qui en émanent. «Je serai un député combatif et constructeur», a-t-il affirmé.
SÉBASTIEN JUMEL SEINE-MARITIME 6E CIRCONSCRIPTION
Déjouant les pronostics qui le donnaient en ballottage défavorable, le maire communiste de Dieppe siégera finalement à l’Assemblée nationale pour représenter les citoyens de la circonscription la plus peuplée de France. Avec 52,27 % des suffrages exprimés, devant le candidat de la République en marche Philippe Dufour (47,73 %), ce fils de soudeur de 45 ans compte « faire rentrer à l’Assemblée la voix des ouvriers, des travailleurs des ports de Dieppe et du Tréport ». Issu d’une circonscription à la fois « industrielle et agricole » et qui allie « le rural et le littoral », Sébastien Jumel veut aussi porter « les aspirations des agriculteurs » pour défendre « le revenu issu de leur travail, leur activité et leur dignité ».
JEAN-LUC MÉLENCHON BOUCHES-DU-RHÔNE 4E CIRCONSCRIPTION
En 2012, le chef de file du Front de gauche n’avait pas transformé l’essai de sa campagne présidentielle, en échouant à se faire élire à Hénin-Beaumont. Sa candidature dans le centre-ville de Marseille lui a cette fois réussi avec une large avance (59,85%) sur la candidate LREM au 2e tour. Quelques semaines plus tôt, il avait obtenu 19,58% des suffrages à la présidentielle, un score historique. Celui qui fut, sous les couleurs du PS, conseiller municipal (à Massy), conseiller général puis sénateur de l’Essonne, ou encore ministre de Lionel Jospin, mais aussi, pour le Front de gauche, député européen, va désormais, à 65 ans, représenter la nation au Palais Bourbon. Le nouveau député a d’ores et déjà promis au «nouveau pouvoir» que «pas un mètre de terrain social ne lui sera cédé sans lutte ».
ALAIN BRUNEEL NORD 16E CIRCONSCRIPTION
Suppléant du député PCF sortant JeanJacques Candelier en 2012, Alain Bruneel, 65 ans, maire communiste de Lewarde, «poursuivra le travail déjà engagé» dans la 16e circonscription du Nord. Un élu de terrain, ancien syndicaliste cheminot, qui se voit en porte-parole, prêt à relayer les luttes et les préoccupations quotidiennes des habitants du Douaisis. «Je ne travaille pas pour les gens, je travaille avec eux», déclare-t-il dans la Voix du Nord. En mars, par exemple, il relance les Mardis de la colère, initiés il y a plus de dix ans, à l’origine pour sauver le site douaisien de l’Imprimerie nationale, puis pour relayer de nombreux combats locaux. À l’issue de l’initiative, il promet que, s’il est «élu député, l’une des premières lois que j’appellerai à voter sera la gratuité des transports pour les scolaires».
ADRIEN QUATENNENS NORD 1RE CIRCONSCRIPTION.
Il s’est engagé en 2006, lors de la bataille contre le CPE. Adrien Quatennens était encore lycéen. Onze ans plus tard, ce conseiller clientèle est député France insoumise de la 1re circonscription du Nord, qui comprend les quartiers sud de Lille, ainsi que les communes de Loos et de Faches-Thumesnil. À l’aise, excellent orateur, ce jeune homme de 27 ans affiche la sérénité d’un militant chevronné. Il a coordonné les groupes d’appui de la France insoumise dans la région lilloise, après avoir fait ses armes à Attac et à Droit au logement. En 2012, il s’engage au Parti de gauche, «pour que les idées puissent gouverner». Dimanche, il a réussi l’exploit de gagner 5800 voix entre les deux tours, pour s’imposer de 46 voix, allant au-delà des reports de voix possibles du premier tour à gauche.
DANIÈLE OBONO PARIS 17E CIRCONSCRIPTION
Cette militante altermondialiste, féministe et antiraciste de 36 ans est la seule Insoumise à l’avoir emporté dans la capitale. Élue avec 50,7 % des voix face à Béatrice Faillés (LREM), la porte-parole nationale de FI a bénéficié des bons reports de voix des candidats de gauche éliminés le 11 juin, parmi lesquels Ian Brossat (PCF), arrivé troisième avec 10,35 %. « C’est une bonne nouvelle que la circonscription reste à gauche, j’espère que l’on pourra travailler ensemble à l’avenir», a réagi l’adjoint parisien, chargé du logement, dont Danièle Obono fut la candidate suppléante au scrutin de 2012. C’était le temps du Front de gauche. Ex de la LCR et du NPA, la bibliothécaire et chercheuse en anthropologie sociale a, elle, promis de «porter fidèlement, pendant cinq ans, les valeurs de l’Avenir en commun».
HUBERT WULFRANC SEINE-MARITIME 3E CIRCONSCRIPTION
Le maire de Saint-Étienne-du-Rouvray sera l’un des trois députés PCF de SeineMaritime à siéger à l’Assemblée. Il est l’un des rares à avoir pu rassembler autour de sa candidature le PCF, la France insoumise, les écologistes, Ensemble ! et des citoyens de gauche. Élu dans la 3e circonscription malgré un redécoupage en 2010 et où il faut remonter à 1997 pour trouver un député communiste, Hubert Wulfranc a réalisé 61,07 % des suffrages exprimés face au candidat de la République en marche (38,93 %). Enseignant en histoire-géographie de profession, il s’est retrouvé bien malgré lui sur le devant de la scène en 2016 lors de l’attentat du 26 juillet perpétré dans sa commune. Sa réaction responsable et digne avait alors été unanimement saluée.
HUGUETTE BELLO LA RÉUNION 2E CIRCONSCRIPTION
Première femme députée de La Réunion en 1997, cette élue combative, qui a siégé au sein du groupe GDR ces cinq dernières années, l’a emporté haut la main dans l’ouest de l’île, recueillant 73,8 % des voix à Saint-Paul, Procession et au Port. Cette ancienne militante du Parti communiste réunionnais qui a accordé son parrainage à Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle a porté un discours très offensif, le soir de sa victoire, vis-à-vis de tous ceux qui se disent « Macron compatibles ». « La question, c’est plutôt de savoir si le président Macron est Réunion compatible. (…) De la création d’emplois au logement, au pouvoir d’achat, à l’avenir de la jeunesse, en passant par la santé, le désenclavement de notre île, tout est devenu prioritaire à La Réunion. »
BÉNÉDICTE TAURINE ARIÈGE 1RE CIRCONSCRIPTION
« Heureusement que le train de nuit fonctionne, car je le prendrai», a réagi Bénédicte Taurine, dans la Gazette ariégeoise, le soir de sa victoire. Qui fut aussi le jour de son anniversaire. Élue de justesse, à 41 ans, avec 143 voix, face à un ex-PS converti au macronisme, cette députée France insoumise faisait déjà des allers-retours à Paris dans le cadre de son engagement au Snes-FSU. Enseignante de SVT au collège Sabarthès-Montcalm, basé à la fois à Vicdessos et Tarascon, cette militante a le profil idéal pour aborder les problématiques de la ruralité et de l’éducation. Elle s’est engagée dans des mouvements citoyens, avant de figurer sur la liste d’union de la gauche Nouveau Monde en commun aux régionales de 2015. Peu après, elle adhère au PCF, avant de s’engager dans la démarche de la France insoumise.
JEAN-HUGUES RATENON LA RÉUNION 5E CIRCONSCRIPTION
C’est la victoire d’un combattant contre la vie chère. Jean-Hugues Ratenon, soutenu par la France insoumise, a créé la surprise dans la 5e circonscription de La Réunion en battant le maire de Bras-Panon, candidat de l’Union de la droite. À 45 ans, le nouveau député est l’une des figures emblématiques de la lutte sociale réunionnaise. Président de l’association Alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP) ou encore d’Agir pou nou tout, le député n’a jamais lâché son engagement contre la pauvreté et la vie chère, débuté en 1998, avec la création du Mouvement de chômeurs pannonais (MCP). C’est la première fois que l’homme qui a commencé dans le monde associatif remporte une élection après de nombreuses tentatives au niveau local.
ALEXIS CORBIÈRE SEINE-SAINT-DENIS 7E CIRCONSCRIPTION
Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pourra continuer de faire entendre sa voix, dans les médias, mais aussi désormais sur les bancs de l’Assemblée. À Montreuil et Bagnolet, Alexis Corbière (FI), 48 ans, a devancé au second tour la candidate En marche, Halima Menhoudj (57,90 % contre 42,10 %), après avoir reçu le soutien de Gaylord Le Chequer (PCF, 10 % le 11 juin) et Jean-Pierre Brard (ex-maire de Montreuil, 6,6 %). Cet ancien trotskiste, adhérent du PS entre 1998 et 2008, a participé à la création du Parti de gauche avec son mentor mais aussi sa compagne, l’avocate Raquel Garrido. « Plus il y aura de monde dans le groupe (de la France insoumise à l’Assemblée), mieux ce sera », a-t-il indiqué hier sur France Inter, souhaitant que ce groupe soit « présidé par Jean-Luc Mélenchon ».
FABIEN ROUSSEL NORD 20E CIRCONSCRIPTION
« Long, fatigant, difficile », malgré une campagne éprouvante, des mots même de Fabien Roussel, le communiste succède à Alain Bocquet, en devançant très largement (63,88 %) le candidat d’extrême droite Ludovic de Danne. À 48 ans, ce Béthunois d’origine, ancien journaliste cameraman,fut d’abord conseiller en communication de Michelle Demessine lorsqu’elle était secrétaire d’État au Tourisme du gouvernement Jospin. Coorganisateur en 2007 de la grande marche pour l’emploi Lille-Paris, il avait remis près de 5 000 CV à l’Élysée, « démontrant que le peuple du Nord veut travailler ». Secrétaire de la fédération du Nord depuis 2010, il est conseiller municipal de la ville de Saint-Amand-les-Eaux, où il a rassemblé, dimanche, 74,75 % des suffrages.
JEAN-PAUL DUFRÈGNE ALLIER 1RE CIRCONSCRIPTION
Le Palais Bourbon accueillera un Bourbonnais de combat en la personne de Jean-Paul Dufrègne, qui remporte sa première élection nationale avec 51,85 % des suffrages exprimés. L’ex-président du conseil départemental, qu’il a dirigé de 2008 à 2015, reprend le flambeau d’une circonscription qui n’avait pas vu de député PCF depuis 1968, excepté une partie issue du redécoupage de 2010 qui avait été représentée par André Lajoinie jusqu’en 2002. Jean-Paul Dufrègne prévoit de travailler à la mise en place d’une « loi d’orientation et de programmation pour les territoires ruraux, les petites et moyennes villes » dans laquelle il compte articuler « les questions de l’économie, de l’habitat et du logement, des services nécessaires aux populations, de la relation avec les autres, de la transition écologique ».
MURIEL RESSIGUIER HÉRAULT 2E CIRCONSCRIPTION
La candidate de la France insoumise de 39 ans a créé la surprise à Montpellier, en battant avec 52,28 % des voix la candidate LREM. Fille d’un enseignant communiste, elle s’engage, lycéenne, contre le Front national en militant à « Ras l’Front ». À distance des partis politiques, ce n’est qu’en 2012 qu’elle rejoint le Parti de gauche, après avoir assisté à un meeting de Jean-Luc Mélenchon au Zénith de Montpellier lors de la campagne présidentielle. La députée souhaite garder un lien avec le monde du travail en exerçant au moins un jour par semaine son emploi au sein de la direction régionale du service médical. Sa devise ? Celle de Mandela : « Que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs… »
MARIE-GEORGE BUFFET SEINE-SAINT-DENIS 4E CIRCONSCRIPTION
Avec près de 60 % des voix, Marie-George Buffet, ancienne secrétaire nationale du PCF, a été réélue sans difficulté députée de Seine-Saint-Denis, face à la candidate LREM. Son premier mandat, elle l’exerce en 2002. Elle sera l’une des rescapées du gouvernement de Lionel Jospin, grâce à son travail remarqué au sein du ministère des Sports et de la Jeunesse. Toujours aussi « active », « créative », « dynamique », à 68 ans, Marie-George Buffet a déposé pas moins de 23 propositions de loi écrites, réalisé 7 rapports, 666 interventions en séance plénière. Elle a aussi reçu plus de 1 000 familles dans sa permanence à Stains, lors du dernier mandat. Une expérience qu’elle pourra transmettre aux nouveaux députés de combat qui l’ont rejointe dans l’Hémicycle.
STÉPHANE PEU SEINE-SAINT-DENIS 2E CIRCONSCRIPTION
À 55 ans, le communiste soutenu par FI fait son entrée à l’Assemblée nationale. Breton d’origine, Dionysien d’adoption, fils d’un père ouvrier et d’une mère femme de ménage, Stéphane Peu intègre dès le lycée les cercles militants et prend très vite des responsabilités au sein de la direction des jeunes et étudiants communistes. Dans les années 1990, il cofonde avec Charles Fiterman, Anicet Le Pors, Jack Ralite ou encore Guy Hermier le mouvement des « refondateurs » communistes dont il sera, plus tard, secrétaire général. Il est actuellement adjoint au maire de Saint-Denis, Laurent Russier, en charge de l’urbanisme. Fort de ses combats contre la spéculation immobilière et contre les marchands de sommeil, il est chargé du dossier du logement au sein du PCF.