La loi du marché. Bernard Lavilliers Cyril Mokaeish


On vous laisse la tribune
Les honneurs du pouvoir
On vous laisse voler la victoire
On vous laisse le soin de bien ingurgiter
Notre part de votre marché
On vous laisse notre âme sur le bas-côté
Endetté, endetté, en détresse
A genoux de chagrin
D’avoir fait le baise-main
A l’austérité, son altesse

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber

On vous laisse libéral démocratisé
Chômage à volonté
On vous laisse nos destins s’ouvrirent les veines
En commission européenne
On vous laisse s’allonger la peur dans votre lit
Mais faut pas toujours croire ce qu’on dit
A Athènes Apollon a raison de chanter
Ma liberté

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber

On vous laisse nos hivers
Et notre dignité
De quoi vous distraire
Pour quelques années

On vous laisse Arcelor Mittalisés
Par Florange, l’or et l’acier
On vous laisse cet étrange capitaliser
Sur la précarité


On vous laisse à vos super hyper profits
Oh la belle vie
Chez Lidl le pack de bières
A des pulsions suicidaires

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber

On vous laisse nos hivers
Et notre dignité
De quoi vous distraire
Pour quelques années

On vous laisse nos frontières
Se refermer
Homme à la mer, émigré
Cap sur l’Angleterre
Depuis la Guinée
T’as le temps d’apprendre à nager
On vous laisse nos frontières
Se refermer
Sur la Méditerranée
Enfant de la guerre
Cherche un bout de terre
Pour apprendre à marcher

De quoi vous distraire
Pour quelques années

De quoi vous distraire
Pour vous en aller

De quoi vous distraire
Pour vous en aller

De quoi vous distraire
Et vous en aller

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