Suppression de l’ISF -Impôt Sur la Fortune- Réponse à Macron, président du capital.

Un des mensonges de Macron dimanche soir sur TF1 à propos de son projet de supprimer l’ISF :

« MON PRÉDÉCESSEUR A CRÉÉ UNE TAXE À 75 %. EST-CE QUE ÇA A RAPPORTÉ BEAUCOUP D’ARGENT ? NON. POURQUOI ? CEUX QUI RÉUSSISSAIENT SONT PARTIS. »

Réponse d’Eric BOCQUET, Sénateur (PCF) coauteur du  livre “Sans domicile fisc” contre l’évasion fiscale

« Le président Macron a beau se démener comme un diable pour tenter de se défaire d’une image qui lui colle déjà à la peau, celle de président des riches, peine perdue : le débat budgétaire qui s’engage au Parlement en est l’illustration spectaculaire.
Oui, votre budget est très bienveillant pour les plus riches. Un seul exemple: le détenteur d’un patrimoine de 3,8 millions d’euros (résidences principale, secondaire, immeuble de rapport et portefeuille de titres) qui avec l’ISF payait 21290 euros, avec votre nouvel impôt, l’IFI, ne paiera plus que 5020 euros!
L’argument consistant à dire qu’il faut alléger la charge fiscale des plus riches afin de “rapatrier en France capitaux et talents” ne tient plus quand on découvre que tous les pays membres de l’Union européenne sans exception sont touchés par l’évasion fiscale (plus de 1000 milliards d’euros, soit 6 fois le budget annuel de l’UE).
L’évasion fiscale n’est pas liée au taux d’imposition, elle est inhérente à la logique du système libéral financiarisé et mondialisé : accumuler des richesses en évitant de participer au financement d’une société civilisée. Le stock de richesse “offshore” est évalué pour notre pays à 15 % du PIB de la France. Notre pays est aussi le champion d’Europe de la distribution des dividendes. 3 250 ménages, soit 0,01 % du total des plus fortunés, détiennent 150 milliards dans les paradis fiscaux, c’est exactement l’équivalent des recettes de la TVA dans le budget 2018. Voilà un chantier à ouvrir, au nom de l’intérêt général. Les parlementaires communistes ne manqueront pas de vous le rappeler, monsieur le président ! »

Emmanuel Macron englué dans l’ISF

Éditorial de l’Humanité du 19 octobre 2017 par Paule Masson

Le gouvernement a beau tout tenter pour désamorcer la bombe, elle est en train d’exploser sur le terrain déjà miné de la sensibilité aux inégalités. Les sorties marketées d’Emmanuel Macron sur la lutte contre la grande pauvreté ou la « police de sécurité au quotidien » n’y font rien. La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune est en train d’imprimer sur son mandat la marque de la vérité, celle du parti pris des riches, cinq mois seulement après son élection.

Alors que l’exécutif est déjà englué dans ce soutien aux milliardaires, 120 députés viennent de dégoupiller une nouvelle grenade, sommant le gouvernement de chiffrer les cadeaux fiscaux aux 100 familles les plus riches. Face à la pression, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a dû actionner lui-même la mise à feu : « Nous allons rendre 400 millions d’euros aux 1 000 premiers contributeurs à l’ISF. » De quoi compenser un an de baisse des APL, mesure arbitraire qui prive les plus pauvres d’une aide pour payer le loyer. Eux sont à 5 euros près. Jusqu’à présent, tous les gouvernements se sont cassé le nez sur l’ISF car, dans l’imaginaire collectif, cet impôt symbolise d’abord une pensée politique profondément imprégnée de l’idée que, pour faire peuple commun, il faut de la solidarité fiscale.

Le gouvernement Macron n’échappe pas à la sanction. Un sondage BVA révélait hier que seul un Français sur trois estime que le budget de l’État actuellement en discussion aura un impact positif sur son pouvoir d’achat. Et c’est sans compter sur l’effet bombe atomique à venir du prélèvement forfaitaire unique, encore méconnu du grand public. Cette ristourne géante détaxe les revenus financiers en plafonnant le prélèvement à 30 % du revenu. Selon l’Observatoire des inégalités, les « gains démesurés » estimés pour les détenteurs de gros patrimoines s’élèvent à quelque 2 milliards d’euros, de quoi compenser la baisse des APL sur tout le mandat.

 

 

 

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