Un énorme hold-up – Une trahison honteuse

Le 29 mai 2005, 55% des Français ont voté « Non » à la Constitution européenne, marquant un rejet majoritaire de ce projet.

Les dirigeants – droite et sociaux démocrates – qui se sont succédés n’en n’ont tenu aucun compte et ont imposé cette Union Européenne ultralibérale, antisociale et non démocratique que nous avions refusée après une belle campagne d’un haut niveau d’explications et de débat.
Ainsi sera fabriqué le Traité de Lisbonne en 2007, pure copie du TCE rejeté par le peuple. Ils auront changé léordre des phrases..
Cette trahison sonne le divorce entre la population française et les institutions européennes et laissera longtemps des traces.

Ne pas s’étonner de la perte de confiance envers nos dirigeants.
Ne pas s’étonner du doute quant à la démocratie dans notre pays où depuis, on évite tout référendum et où l’on gouverne par 49.3 successifs pour contourner la représentation nationale.
Ne pas s’étonner non plus que dans cette Europe antisociale le sentiment de révolte pousse en avant des populistes qui surfent sur les mécontentements et les désillusions. Une UE au service des grandes puissances financières, avec une Commission européenne et une BCE hors de toute démocratie, avec une UE à la remorque de l’OTAN source de tous les dangers.

Tout cela fabrique un terrain favorable au développement des extrêmes droites aidées par les médias des milliardaires sans foi ni loi.
Ce terreau malodotant n’est pas comme on nous le raconte dû aux infiltrations russes mais à cette UE mal orientée depuis sa création et avec des épisodes comme celui de 2005.

Qu’attend le président pour organiser un référendum sur l’abrogation ou pas de la réforme des retraites ?
Qu’attendent les députés européens pour réorienter l’UE ?

Refonder l’Europe c’était ce que proposait la liste du PCF à l’élection européenne de juin 2024. Elle n’a malheureusement pas été entendue et ce sont les mêmes qui continuent à gérer la machine UE sans espoir d’amélioration.

Refonder l’Europe, une nécessité.. avant qu’il ne soit trop tard.

L’Humanité du 28 mai 2025

29 mai 2005, le peuple dit non. Les libéraux imposeront quand même le carcan austéritaire et de la « concurrence libre et non faussée » qui nous étreint toujours. Vingt ans après le formidable élan qui à gauche a marqué la victorieuse campagne du Non au référendum sur le Traité constitutionnel européen, le coup de force est devenu une habitude. Des multiples 44.2, 44.3, 47.1 et autre 49.3 qui ont servi à imposer sans vote la retraite à 64 ans à la motion de rejet préalable qui a servi, lundi encore, à faire avancer la loi Duplomb (et son lot de pesticides, d’intensification de l’élevage, de mégabassines…) sans débat à l’Assemblée.

C’est devenu une habitude tout comme semer la confusion dans le débat public pour assimiler la gauche à l’extrême droite (ces derniers temps via les accusations en antisémitisme) et réciproquement (cf. le soi-disant programme social du RN). À force, c’est à cette peste brune que les libéraux ont pavé la voie… partout en Europe. Pourtant, au fil des ans ils n’ont pas pu empêcher leurs « there is no alternative » de se fissurer, comme lorsque « la règle d’or budgétaire » est subitement devenue caduque pendant le Covid. Reste à abattre le mur avant qu’ils ne rebouchent ces lézardes en cédant les manettes à une extrême droite sur laquelle le capital a déjà misé plusieurs jetons.

Julia Hamlaoui, cheffe du service Humatinale