- Impasse due au système présidentiel de cette 5e République
- Autoritarisme et répression
- Mensonge n°1 : financement des retraites
- Mensonge n°2 : sauver le système par répartition
- Mensonge n°3 : l’exemple des pays voisins
- Un référendum pour donner la parole au peuple
- Liens vers articles précédents
Impasse due au système présidentiel de cette Ve République
Il devient urgent de changer la Constitution de la République Française complétement inadaptée à une pratique démocratique.
Le système de l’élection du président de la République est une parodie de démocratie.
On donne des pouvoirs exorbitants à une personne pendant cinq ans y compris en muselant la représentation nationale.
On nous fait choisir entre des personnages, une personnalisation dangereuse et seuls les deux premiers sont qualifiés pour le second tour, interdisant toute coalition sur un programme alternatif. On en est réduit à voter contre le pire et non pour un vrai choix.
Macron, le mal élu, avec seulement 20% des électeurs l’ayant réellement choisi, se permet d’imposer ses désirs, de mépriser, de réprimer.
Autoritarisme et répression
Avec ce système, 49.3 et répression policière, on en arrive à l’impasse actuelle, coûteuse pour tous et dangereuse.
Macron veut faire passer en force une réforme rejetée par une immense majorité, une réforme régressive et injuste.
Macron, la matraque et le mensonge
La tête dans le flux, c’est la chronique du service politique de l’Humanité. Notre journaliste Cyprien Caddeo décortique chaque semaine les ressorts du pourrissement du débat…
https://www.humanite.fr/videos/macron-la-matraque-et-l
Sur les violences policières, par le sociologue Sébastian Roché
Mensonge n°1 : financement des retraites
Lors de discussions avec de nombreuses personnes il en ressort que la plupart approuvent notre lutte contre cette réforme, mais il y a un point qui reste en doute : “il faudra bien financer les retraites…”
En réalité cet argument du pouvoir est complétement fallacieux. Il n’y a pas de problème de financement des retraites. Cela peut être résolu de façon simple sans toucher au système actuel. Le rapport du COR(Conseild’OrientationdesRetraites)estrassurantàcesujet.
Il y a de plus dans les arguments du gouvernement, et même de certains économistes, une confusion volontaire entre le budget des retraites et de la sécu et le budget de l’état. On nous ramène la classique histoire de la dette de l’état. Rappelons que cela n’a rien à voir ! Dans notre système par répartition les caisses de la protection sociale sont complétement indépendantes des caisses de l’état et elles sont gérées démocratiquement par les partenaires sociaux. Rien à voir avec le budget de l’état, et c’est bien ce qui ennuie le système bancaire et les dirigeants libéraux…
Mensonge n°2 : sauver le système par répartition
Toute cette masse d’argent de la caisse de retraite ne passe pas par le système bancaire et échappe à son contrôle et à sa spéculation. C’est pourquoi en s’attaquant au système créé par le CNR Conseil National de la Résistance en 1945-1946 le pouvoir libéral veut à la fois casser le système et diminuer fortement le niveau des retraites. Le but étant que par précaution, tous ceux qui le pourront adhéreront à des systèmes de placements pour retraite auprès des banques. Les fonds de pension ont pourtant fait la preuve de leur nocivité.
La création de cet ensemble Sécu/Retraite est même considéré par certains comme un acte de communisme. Bel exemple à retenir !
Dans une chronique de l’Humanité Magazine du 2 mars 2023 Sophie Binet, responsable CGT explique très bien cet enjeu
Le même document, peut être plus lisible en pdf
Mensonge n°3 : l’exemple des pays voisins
On nous dit “ailleurs c’est comme ça”. Une façon de faire croire qu’il n’y a pas d’alternative. Mais on ne nous dit pas qu’ailleurs ça marche mal et qu’il ne faut surtout pas imiter ce qui existe “ailleurs”. Notre système est envié dans le monde entier, défendons le. Refusons un alignement par le bas.
On nous parle de l’âge de départ en retraite, mais on nous cache le nombre d’annuités de cotisation.
Si un jeune fait des études et trouve une emploi stable à 25 ans – ce qui n’est pas certain – 25+43=68 ans !!
C’est pourquoi la CGT, la FSU et le PCF réclament 37,5 annuitéq et la prise en comte des années d’étude dans les annuités.
Quand aux systèmes par capitalisation dans nombre de pays étrangers c’est surtout ce qu’il ne faut pas imiter.. On place de l’argent dans des banques privées pendant sa carrière et on ne sait absolument pas ce que l’on récupérera à l’âge de la retraite car pendant tout ce temps les banques auront spéculé avec nootre argent et aucune garantie ne nous sera apportée.
Lors de la crise bancaire aux USA des millions de retraités ont été victimes de la “crise des subprimes”, beaucoup ont même dû vendre leur maison pour pouvoir se nourrir. Bel exemple à retenir.
Et en Europe, en Suède, en Allemagne, les pays que l’on nous cite en exemple, le taux de pauvreté a flambé chez les personnes âgées, la précarité a augmenté partout. Encore des exemples à ne pas suivre.
Un référendum pour donner la parole au peuple
Pour s’en sortir la seule solution pour Macron est qu’il retire sa réforme dont la population ne veut pas. Son refus est intolérable.
Le PCF demande un référendum, c’est le peuple qui déciderait. C’est cela la démocratie non truquée, mais Macron refuse car il sait que la réponse serait un NON massif à sa réforme. Il a peur de donner la parole au peuple.Alors s’il continue à s’entêter il nous reste à réclamer un RIP prévu dans la constitution… Mais c’est long et pourtant cette situation nécessiterait une issue rapide.
Pourquoi faut-il organiser un référendum d’initiative partagée ?
Alors que la réforme des retraites est très majoritairement rejetée, une demande d’une telle procédure visant à consulter les Français a été présentée par les parlementaires auprès du Conseil constitutionnel. Avec Stéphane Peu, Député PCF de Seine-Saint-Denis et Valérie Rabault, Députée PS du Tarn-et-Garonne, Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale
Publié le Mercredi 29 mars 2023 dans l’Humanité, Pierre Chaillan
Alors que le pouvoir s’est enfermé dans un déni de réalité et de démocratie, cet outil permet au contraire le respect de la souveraineté populaire.
STÉPHANE PEU
Député PCF de Seine-Saint-Denis
Depuis plus de deux mois, des millions de nos concitoyens expriment, en conscience, avec calme et détermination, leur refus d’une réforme qui entend les priver, après une vie de travail, de leurs deux meilleures années de retraite.
À cette exigence de justice sociale, le pouvoir en place a choisi de répondre par le mensonge, l’arrogance, le mépris des syndicats, du peuple et de sa représentation nationale.
En s’enfermant ainsi dans le déni de réalité et de démocratie, il a malgré lui contribué à aiguiser un peu plus la résolution populaire contre cette loi. Mais le président de la République a aussi pris une très grave responsabilité devant la nation, agissant plus en pyromane qu’en gardien d’une Constitution qui garantit la souveraineté du peuple.
Face à celui qu’il faut bien désormais appeler « le méprisant de la République », la mobilisation a trouvé encore, jeudi 23 mars, le moyen de s’exprimer dans des proportions tout à fait exceptionnelles et pour l’essentiel dans le calme. C’est dans cette direction qu’il faut continuer. Manifestations, rassemblements, grèves, tous les moyens pacifiques mais fermes d’exprimer cette exigence de retrait sont les bienvenus dans les prochains jours. Mais à cet arsenal de luttes, les députés communistes ont proposé, en bonne intelligence avec l’intersyndicale, un outil complémentaire.
En déposant, avec l’appui de 252 parlementaires, la demande d’un référendum d’initiative partagée (RIP), nous avons désormais la possibilité de contraindre Emmanuel Macron à organiser un référendum sur son projet de loi. Et si les Français en décident, de le renvoyer aux oubliettes de l’histoire. Dès lors que le Conseil constitutionnel aura validé le projet de RIP que nous avons déposé, pourra s’ouvrir un intense travail de mobilisation, associant forces syndicales et forces politiques de gauche, pour sillonner la France, ses villages, ses quartiers et recueillir la signature de 4,8 millions de nos concitoyens.
Nous disposerons alors de neuf mois pour y parvenir, neuf mois pendant lesquels la réforme sera, quoi qu’il en soit, suspendue, et Emmanuel Macron mis en échec. J’ai la conviction que cet objectif est à portée de main. En 2019, nous avions déjà recueilli, sur un sujet de moindre portée, la privatisation d’ADP, près de 1,1 million de signatures, avant que la privatisation ne soit finalement suspendue pour cause de pandémie.
AVEC LE RIP, NOUS AVONS LA POSSIBILITÉ DE CONTRAINDRE EMMANUEL MACRON À ORGANISER UN RÉFÉRENDUM SUR SON PROJET DE LOI. ET SI LES FRANÇAIS EN DÉCIDENT, DE LE RENVOYER AUX OUBLIETTES DE L’HISTOIRE. » STÉPHANE PEU
Avec le RIP, nous avons la possibilité de renforcer la mobilisation et de permettre à tout un peuple qui n’a pas encore pu s’exprimer de le faire. Un peuple de travailleurs précaires, d’intérimaires, d’artisans, d’autoentrepreneurs qui n’a pas pu fouler le pavé pour diverses raisons mais qui est solidaire du mouvement et résolument hostile à cette réforme des retraites. Ne le laissons pas de côté, permettons-lui de s’exprimer.
Notre force, c’est le nombre. Nous avons, avec le RIP, le moyen d’élargir encore sur ce mouvement et de donner directement la parole au peuple. Pour, à la fin, l’emporter.
L’absence de vote entraîne aujourd’hui une impasse démocratique. Le RIP doit nous permettre d’en sortir et de répondre à l’urgence sociale.
VALÉRIE RABAULT
Députée PS du Tarn-et-Garonne, vice-présidente de l’Assemblée nationale
L ’actuelle réforme des retraites est un concentré inédit de renoncements démocratiques : refus du gouvernement d’engager une concertation avec les forces syndicales ; passage par une loi de finances qui est un véhicule législatif conçu sur une base annuelle, donc pas adapté à un tel projet de loi ; utilisation de l’article 47.1 de la Constitution qui, non content de restreindre les débats, permet au gouvernement de mettre en œuvre, par ordonnances, le projet de loi si celui-ci n’a pas été voté dans un délai de cinquante jours ; absence de vote à l’Assemblée nationale et, au final, déclenchement du 49.3 !
En s’apprêtant à déployer une réforme sans qu’aucun vote ne soit intervenu à l’Assemblée nationale, le gouvernement fait basculer le pays dans une crise démocratique.
Cette crise est de surcroît attisée par le président de la République, quand il oppose à « la foule qui manifeste » la légitimité du « peuple qui s’exprime, souverain, à travers ses élus »… C’est oublier que les élus choisis par le peuple souverain n’ont pas pu voter.
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET SON GOUVERNEMENT SEMBLENT DÉCIDÉS À GOUVERNER SANS ET CONTRE LE PEUPLE, LE RIP VA LES CONTRAINDRE À TENIR COMPTE DE CE QUE VEUT LE PEUPLE. »VALÉRIE RABAULT
Pour sortir de l’impasse démocratique, trois solutions existent. Deux dépendent du président de la République : il s’agit du retrait immédiat de la réforme ou encore de l’activation de l’article 10 de la Constitution qui lui donne la possibilité d’organiser un nouveau vote au Parlement. Ces deux solutions ayant à ce stade été écartées, il n’en reste qu’une seule : déclencher un référendum d’initiative partagée (RIP).
Le président de la République et son gouvernement semblent décidés à gouverner sans et contre le peuple, le RIP va les contraindre à tenir compte de ce que veut le peuple. Le RIP n’a été utilisé qu’une seule fois dans notre histoire constitutionnelle, en 2019, pour bloquer la privatisation des aéroports de Paris, pourtant votée par la majorité présidentielle dans la loi Pacte. À l’époque, peu pariaient sur sa réussite, et nombreux étaient les esprits chagrins nous expliquant que cela ne marcherait jamais.
Ces mêmes esprits n’ont pu que se résigner à la victoire populaire arrachée par 1,1 million de Françaises et de Français qui ont signé le RIP et constater la non-privatisation des aéroports de Paris qui en a résulté. Pour faire reculer le gouvernement sur sa réforme des retraites, il nous faut le RIP.
Le 20 mars dernier, j’ai fait partie des 252 parlementaires qui ont déposé un RIP devant le Conseil constitutionnel, ce dernier ayant jusqu’au 19 avril pour se prononcer sur sa constitutionnalité. Si le Conseil constitutionnel nous donne le feu vert, nous aurons neuf mois pour poursuivre partout en France la mobilisation.
Bien sûr, c’est un temps long, trop long par rapport à l’urgence sociale. Mais le RIP est le seul moyen, pour chacune et chacun, de retrouver la part de souveraineté que le processus législatif a niée. C’est donc une bataille qui vaut la peine d’être menée, pour être gagnée.
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