Quand sur France Info on parle des « valeurs occidentales » défendues par Israël Catherine Tricot se fâche.et remet les choses en place.

« Si Israël défend l’Occident, c’est un très mauvais défenseur
des valeurs dites occidentales
»

« On déclare qu’Israël a le droit de se défendre alors que c’est Israël qui attaque et qui se comporte de façon guerrière avec tous ses voisins(..) »

France info- À contre courant, Catherine Tricot lâche une élocution qui déphase tout le plateau.

Grosse prise de position, à voir ici :

https://x.com/i/status/1934016202034024569

Extrait ci-dessous :

Une mise au point salutaire et indispensable face à la machine médiatique mise en place par l’idéologie réactionnaire.

* Catherine Tricot est éditorialiste, directrice de la revue Regards

L’éditorial de Laurent Marchand dans Ouest France du 16 juin 2025

ÉDITORIAL. Les sept guerres de Netanyahou
Quarante-six ans après la révolution islamique, jamais le pouvoir iranien n’a été si fragilisé. Les guerres d’Israël (au Liban, à Gaza, en Cisjordanie, au Yémen, contre les milices chiites en Irak, en Syrie et maintenant en Iran) ont, depuis le 7 octobre 2023, redessiné les rapports de force dans la région.

LOuest-France  Laurent MARCHAND.
Publié le 16/06/2025 à 06h00  
 
C’était un désir irréfrénable et un plan élaboré depuis plus de vingt ans par le Mossad, le puissant service de renseignement israélien. Frapper directement l’Iran et son programme nucléaire. Vingt ans de préparation militaire, d’actions de renseignements, de négociation avec Washington. Pour tous les dirigeants israéliens, et pas seulement pour le Premier ministre en place, un Iran nucléarisé est, de longue date, considéré comme une menace existentielle. Mais jamais, jusqu’ici, le pas d’une guerre directe n’avait été franchi.

 
Depuis vendredi, c’est chose faite. Israël et l’Iran sont ouvertement en guerre. Et le palier, c’est Israël qui l’a franchi. En visant non seulement quelques-uns des sites sensibles du programme nucléaire iranien, mais en décapitant littéralement des figures clefs du régime. Au point que l’objectif du gouvernement israélien est désormais l’effondrement du régime et l’Ayatollah Khamenei est explicitement une cible. La décision hier d’Elon Musk d’activer starlink en Iran va dans le sens d’un soutien américain à une mobilisation de la société iranienne. 
Nous voici revenus au théorème du changement de régime, qui avait accompagné l’invasion américaine de l’Irak il y a vingt-deux ans. De triste mémoire. Car la chute de Saddam Hussein en 2003, censée alors ouvrir la voie à la démocratie, fut en réalité le prélude à une déstabilisation meurtrière de tout le Moyen Orient. Avec l’émergence de Daech et l’interminable guerre en Syrie à la clef.

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Les vraies raisons de l’attaque d’Israël contre l’Iran



Et le G7 entonne le refrain de la « légitime défense » pour l’agresseur..

Comme un mantra, « le droit à la légitime défense d’Israël » est revenu en boucle hier parmi les déclarations des dirigeants du G7 – à l’exception notable du premier ministre du Japon. Pour les autres, c’est la rhétorique de Benyamin Netanyahou, entendant conféré à Israël le statut d’agressé plutôt que d’agresseur, qui prime. Et avec elle, le concept de « guerre préventive » au nom de la menace du nucléaire iranien. Une position à rebours des principes fondamentaux du droit international qui, une fois de plus, vacille. Sous ces coups de boutoir, c’est la loi de la jungle et de la force brute qui ouvre la porte en grand.

Sur ces bases, les appels à la désescalade ou au retour de la diplomatie des chefs d’État et de gouvernement de ces pays parmi les plus riches du monde ont toutes les chances de rester vains. « Nous demandons instamment que la résolution de la crise en Iran aboutisse à une désescalade plus vaste des hostilités au Moyen-Orient, y compris à un cessez-le-feu à Gaza », ont écrit les membres du G7 dans une déclaration commune avant le départ précipité de Donald Trump qui réfléchit, de son côté, au niveau d’implication de son pays dans la guerre déclarée par son allié.

Le premier ministre israélien, lui, continue d’avancer ses pions. Après avoir annoncé viser des cibles militaires et liées au nucléaire tout en bombardant des quartiers résidentiels, il fait fi de la souveraineté du peuple iranien estimant désormais que l’élimination du guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei « mettrait fin au conflit ».

Retrouvez également sur l’Humanite.fr les autres infos qui font l’actu de ce mardi. À commencer par les révélations sur les violences sexuelles exercées par la police avec 429 victimes recensées par Disclose et France 2, ou encore la décision du tribunal sur le confinement contesté de déchets toxiques sur le site de Stocamine…

Julia Hamlaoui,
 cheffe du service Humatinale
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L’arme nucléaire en Israël..

NUCLÉAIRE.
Comment Israël s’est doté de l’arme atomique dans la plus grande opacité et au mépris du droit international.
Engagé avec l’aide de la France, le programme atomique d’Israël se développe dans l’opacité la plus totale. Jugeant la prolifération inévitable, Tel-Aviv s’affranchit du droit international.
Pas plus que l’ensemble de ses prédécesseurs, Donald Trump ne demandera à Israël d’apposer son paraphe au traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Et ce d’autant moins que les États-Unis sont eux-mêmes sortis du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire qui les liaient à la Russie, sous son premier mandat, en 2019.
Il a ainsi ouvert les vannes à un monde anarchique où le droit international est allégrement piétiné. Israël n’a d’ailleurs jamais rien concédé quant à l’existence d’un arsenal nucléaire autonome ; l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) y est interdite d’inspections.
Un programme nucléaire appuyé par Paris dès les années cinquante
De son côté, l’Iran a ratifié le TNP en 1970 mais manque régulièrement à ses obligations de transparence.
Alors que les yeux occidentaux sont braqués sur le programme iranien, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), lauréate du prix Nobel de la Paix, précise : « Israël est le seul État du Moyen-Orient à disposer d’un arsenal de près d’une centaine d’armes nucléaires. » Un programme développé grâce à la France.
Dès les années 1950, Paris envoie plusieurs centaines de techniciens, livre un réacteur nucléaire de 24 mégawatts et entame les travaux en 1958.
De Gaulle, qui souhaite réorienter la politique étrangère de la France, met un coup d’arrêt à la coopération lors de son retour au pouvoir. Mais celle-ci est suffisamment avancée pour que le programme parvienne à son terme. Selon le dernier rapport de l’ICAN, Tel-Aviv a dépensé plus d’un milliard de dollars l’an dernier pour ses forces nucléaires.
Pour l’organisation, la guerre initiée contre l’Iran « démontre une nouvelle fois que la logique de la dissuasion ne protège pas un territoire national et invite à la guerre ».
Quand Israël comparait les mollahs à Hitler
Le complexe nucléaire israélien de Dimona, dans le désert du Néguev, a été mis en service en 1963. L’ancien premier ministre David Ben Gourion a joué un rôle clé pour son développement. S’appuyant sur les tensions régionales, et en évoquant la Shoah auprès des responsables européens, le dirigeant insiste sur les conséquences catastrophiques d’une attaque surprise des pays arabes, et en particulier de l’Égypte.
Selon lui, Israël devrait toujours se préparer au pire et ne compter que sur ses propres capacités. « L’idée du programme d’armement nucléaire comme filet de sécurité a fait l’objet d’un consensus national presque total », précise l’historien du nucléaire Avner Cohen.
Shimon Peres, érigé en icône du camp pacifiste depuis les accords d’Oslo (1994), a été l’une des chevilles ouvrières du programme israélien. Il n’hésite pas, lui non plus, à dresser un parallèle entre le IIIe Reich et l’Iran, « le pays le plus dangereux qui soit, parce que les mollahs croient que leur religion est supérieure, un peu comme Hitler croyait que la race aryenne était supérieure ».
Le tabou du nucléaire israélien
Ainsi, le père du programme israélien, Ernst David Bergmann, acte-t-il que la prolifération, puisqu’elle est inévitable, doit être anticipée par Israël pour se protéger.
Selon Shimon Peres, le physicien assurait, malgré les oppositions de la communauté scientifique : « Je suis convaincu que l’État d’Israël a besoin d’un programme de recherche en matière de défense qui lui soit propre, afin que nous ne soyons plus jamais des agneaux conduits à l’abattoir. »
Preuve du tabou qui persiste autour du nucléaire israélien, l’un de ses techniciens, Mordechai Vanunu, fait l’objet d’un enlèvement rocambolesque par le Mossad à Rome. Pour avoir révélé les détails de ce programme à la presse, il est condamné en 1988 avant d’être emprisonné dix-huit années durant.
Cependant, en décembre 2006, lors d’un déplacement en Allemagne, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, commettait un impair pointé à l’époque par l’Humanité.
En répondant à une question d’un journaliste sur le programme iranien, le chef du gouvernement lâchait : « L’Iran a menacé (…) de rayer Israël de la carte. Pouvez-vous dire que c’est une menace comparable, quand on cherche à obtenir l’arme nucléaire, à celle de pays comme la France, les États-Unis, Israël ou la Russie ? Israël ne menace aucun pays de quoi que ce soit et ne l’a jamais fait. »